M 12/03/24 : Putre – Carahuara de Carangas

Aujourd’hui, nous passons en Bolivie.
Il y a 120 km de route, qui part de Putre à 3560m pour passer la frontière à 4600m d’altitude. Nous n’avons jamais vécu à cette altitude et nous appréhendons, malgré les 2 nuits passées à Putre.

La route serpente dans des paysages verts et pleins d’eau. Nous sommes dans la réserve nationale Lauca.

Nous allons visiter le petit village de Parinacota.

Parinacota
La place de Parinacota
Église de Parinacota

Nous continuons à travers le PN Lauca et longeons la laguna Cotacotani.

Laguna Cotacotani

Puis la lago Chungarà.

Lago Chungarà
Lago Chungarà
Volcan Parinacota (6348m), bordé par le lago Chungarà

Nous déjeunons sur ce lac.
Après la sieste, courte pour cause d’altitude, nous voyons arriver une copine pour Trottinette, ce sont les allemands (Jana et Falk) que les suisses ont rencontré aux thermes hier. Comme le monde est petit!
Nous commençons à faire causette quand une grosse pluie + grêle + neige se met à tomber.
Nous les invitons chez nous et … re-causette …

Quand nous reprenons la route, c’est un matelas de neige + grêle qui nous attend!

La route continue sa montée et le paysage devient plus aride, encore qu’avec la pluie, nous voyons des touffes d’herbe d’un vert tendre.

Volcan Quisiquisini qui marque la frontière avec la Bolivie

Nous arrivons à la frontière. Mais ce n’est pas comme d’habitude : il y a 2 postes, 1 au Chili qui traite tous les documents du flux Bolivie -> Chili et un 2nd en Bolivie qui traite l’autre flux Chili -> Bolivie. C’est comme nous avons connu lors du dernier passage Argentine – Chili au Paso de Los Libertadores entre Mendoza et Santiago. Mais c’est déroutant de passer devant un poste frontière sans s’arrêter.

Nous arrivons donc au poste qui nous concerne, au début d’une file de camions innombrables. Bruno se renseigne et nous doublons tout le monde pour nous ranger dans le parking des voitures. Il est 13h30.

Dans les bureaux, c’est un joyeux désordre; car rien n’indique le circuit à suivre. Nous repérons les guichets, il y en a 5 :

  • police Chili : au cas où on aurait fait des bêtises
  • immigration Chili : pour enregistrer notre sortie du Chili
  • douane Chili : pour rendre l’autorisation d’importation temporaire (TIP) de Trottinette au Chili
  • immigration Bolivie : pour enregistrer notre entrée en Bolivie
  • douane Bolivie : pour obtenir l’autorisation d’importation temporaire (TIP) de Trottinette en Bolivie.

Avec Schengen et l’UE, nous avons oublié tous ces soucis de frontière. Ici, nous avons pris l’habitude de prendre notre temps, entre 15mn et 2 heures. Nous en sommes à notre 16ème changement de pays!

Tout se passe bien jusqu’au 5ème guichet. Le douanier inspecte le contenu de Trottinette. “Perfecto”.
Mais au moment d’établir l’autorisation d’importation temporaire, il veut vérifier sur Trottinette le numéro de châssis. Et là, catastrophe, le numéro visible en bas du pare-brise a disparu. Avec toutes les vibrations, il a peut-être glissé ???
La pluie recommence à tomber, comme celle de ce midi. Il fait 10°C.
Le douanier sait qu’il y en a un autre, gravé sur le chassis, sous le pick-up. Il barbote dans les flaques d’eau pour le trouver mais il est illisible.
Il demande à Bruno de se débrouiller pour lui présenter ce numéro. Et voilà Bruno en bermuda et crocs, pour ne pas mouiller son pantalon chaud. Rien à faire.
Les douaniers discutent entre eux de la nécessité de ce contrôle. Leur conclusion est que si le numéro n’est pas visible, lors d’un contrôle routier fortuit de police, de l’armée ou des douanes, le véhicule sera saisi. Pas besoin de nous faire un dessin sur les conséquences.

Coup d’adrénaline, et Mc Gyver arrive. Bruno prend un couteau de cuisine et va farfouiller entre le pare-brise et le tableau de bord dans la zone où il y a ce foutu numéro. Il en retire un ticket de parking de Lucerne. Nous ne sommes jamais allés à Lucerne avec Trottinette. Merci le propriétaire précédent, qui a fait comme tout le monde avec les tickets de parking en les déposant sur le tableau de bord. Mais toujours pas de numéro apparent.
Un autre douanier, visiblement un chef, reprend le couteau pour farfouiller à son tour et sort un autre ticket. Et … le numéro de châssis apparaît!!! Les vibrations ont dû faire tomber les tickets devant le numéro.
Soulagement général.
Le document est imprimé. Il est 16h30, nous sommes là depuis 3 heures.

Bruno remet ses habits chauds, nous prenons une boisson chaude et nous voilà parti vers la sortie du poste frontière, pour le 6ème guichet, avec Trottinette, celui qui vérifie que nous avons bien fait les 5 autres.
– “¿De donde son?”
– “Francia”
– “Documentos !”
Présentation du TIP
– “Buen viaje”
et nous revoilà en Bolivie.

Nous bivouaquons dans le premier village, Carahuara de Carangas, à 100 km.

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