Visite des îles du Salut : île du Diable, île Royale, île Saint-Joseph.
Les premiers colons arrivés en Guyane, au temps de Louis XIV, n’ont pas survécu aux maladies et aux amérindiens.
Plus tard, les colons arrivaient sur ces îles, qui faisaient moins peur que le continent, d’où ce nom.
Après 1898, lorsque les conditions disciplinaires dans les bagnes se sont durcies, ces îles étaient réputées pour être les plus terribles. On ne s’en évadait pas, les eaux étant infestées de requins.

Nous partons en catamaran, il pleut. Au fil des heures, le soleil va revenir.
Avec nous, un groupe d’élèves sage-femmes de Lyon, où notre aînée a fait ses études. Elles sont en stage dans des maternités de Guyane.

Nous commençons par faire le tour de l’île Royale, en particulier pour voir l’île du Diable où il est très difficile d’accoster, et certainement pas avec le catamaran.
Étaient envoyés sur cette île les prisonniers politiques et plus tard les fortes têtes.

Nous voyons la « case » dite de Dreyfus, ou du moins une habitation présentée comme telle, au bord de la mer.
Le relief de l’île ne correspond pas du tout à ce qui est décrit dans le livre « Papillon » où il question de falaises.

Nous débarquons sur l’île Royale où nous passons 3 heures. Le tour de l’île prenant 1h30, nous avons le temps et nous profitons. Ce que nous avons vu lors de la visite du camp des Transportés nous sert. C’est le même principe de bagne. Ce sont les mêmes bâtiments, les mêmes punitions. La différence, c’est la nature des travaux. Ici c’est du terrassement et des locaux. Sur le continent, c’est le travail en forêt et tout ce qui est lié.
Des surveillants viennent avec leur famille. La mortalité des enfants est élevée. Il y a un cimetière pour eux.

Les familles étaient logées dans des maisons, identiques à celles de Saint Laurent du Maroni.

Les célibataires étaient logés au dessus de la cantine.
Elle a été réhabilitée en restaurant et hôtel. On peut dire qu’elle a retrouvé sa vocation.


Les bureaux des surveillants à l’époque du bagne, ont été transformés en logements modernes. Ils accueillent les personnes qui travaillent sur l’île.




Les bagnards pouvaient se baigner dans la mer. Pour les protéger des vagues, des courants et des requins, une piscine a été aménagée.
Pourquoi les requins ? La viande arrivait sur pied et était abattue sur l’île. Le sang se déversait dans la mer et les requins affluaient. Était-ce aussi un moyen d’empêcher les évasions ?

Nous pique-niquons sur le port, en face de la piscine. Nous profitons de la mer pour prendre un bon temps de baignade.

Sur le chemin, nous rencontrons des singes et des agoutis.


Vers 13h30, nous passons sur l’île Saint-Joseph. On y trouve un détachement de la Légion Étrangère.
La nature a envahi les bâtiments. On retrouve les principes carcéraux vus auparavant.
Il y a aussi une piscine des bagnards. Il est interdit de se baigner dans la mer. Quand on voit les vagues, on comprend pourquoi. Nous pataugeons dans une mare, moment bien agréable sous le soleil.




Avant de quitter les lieux, le capitaine nous autorise à plonger du bateau. Un bon moment de plaisir.
Le retour se fait sous voiles. C’est quand même plus agréable qu’au moteur comme ce matin.

Pendant la traversée, les nuages reviennent et la pluie nous arrose copieusement. Elle cesse à l’arrivée à Kourou.
Nous faisons une séance visite de Trottinette pour les jeunes qui étaient avec nous.
Nous avons eu une superbe journée ensoleillée et avons vu le bagne dans un autre contexte.
Nous allons bivouaquer sur le parking du Centre Spatial Guyanais, en prévision de demain.